En quoi cette initiative est-elle unique ?

Dix ans de privatisation de l'eau ont affecté environ 43% de la population camerounaise, les femmes et les enfants en étant les premier•e•s à en souffrir. En 2019, African Center for Advocacy (ACA) a lancé la campagne «L’eau du Cameroun doit rester en mains publiques » avec une coalition de la société civile, des médias, des syndicats et des organisations de base de la communauteé, pour mettre fin à aux programmes des entreprises visant à forcer le gouvernement à privatiser l'eau. Ce mouvement a contribué à stopper la privatisation de l'eau et à faire avancer le droit humain à l'eau au Cameroun.

Résultats les plus remarquables

Les conditions qui ont poussé le Cameroun à privatiser le service public de l'eau en 2008 se répètent. Entre coupures d'eau intempestives, la dégradation des installations et les mauvaises pratiques de gestion, l'entreprise publique (Camwater) qui produit et distribue l'eau potable, rencontre des difficulté pour fournir l’eau en quantité et en qualité à une population toujours croissante.

À l'époque, la privatisation était censée permettre d'améliorer les infrastructures et de faire baisser les prix, mais rien de tout cela ne s'est concrétisé. Bien que l'eau ait été renationalisée en 2018, de nombreuses carences continuent d'entraver l'approvisionnement en eau potable de la population.

En 2022, Camwater a reconnu sa responsabilité dans la crise de l'eau potable. Selon l'entreprise, les pénuries épisodiques observées dans la capitale sont principalement liées aux nombreux dysfonctionnements de la station de captage et de traitement d'eau d'Akomnyada, située à 35 km à l'est de la ville. Selon les chiffres officiels, la demande en eau potable à Yaoundé et à Mbalmayo, deux villes alimentées par la station de captage d'Akomnyada, est actuellement de l'ordre de 300 000 m3 par jour.

Face à l'« incapacité » de l'État à fournir efficacement un service public de l'eau, l’African Center for Advocacy (ACA) a intensifié ses activités de lobbying et de plaidoyer auprès des médias ainsi que d'engagement syndical afin d'obtenir une réduction des taxes pour tous les ménages qui consomment moins de 20 mètres cubes d'eau par mois. L’ACA a enjoint la société nationale de distribution d'eau d'établir une tarification de l'eau en catégorisant le prix du mètre cube d'eau en fonction du type de client. Cette mesure a permis d'augmenter considérablement le nombre de ménages à faibles revenus raccordés au réseau de distribution d'eau. L’ACA surveille également les menaces de privatisation et fait pression sur le gouvernement pour qu'il investisse dans des projets de réhabilitation et qu'il prenne ses responsabilités.

ACA n'abandonnera pas son combat tant que le nuage de la privatisation planera sur le secteur de l'eau au Cameroun. Son objectif est la reconnaissance du droit à l'eau dans la Constitution camerounaise.

Citation du comité d'évaluation

”Voici l'histoire d'un effort efficace pour changer le discours sur la privatisation de l'eau grâce à une campagne de communication collective et coordonnée, soutenue par une analyse solide, des alliances locales et internationales et un engagement en faveur de la justice sociale.”

– Zoe Brent

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Pour en savoir plus, lisez cet article détailléVous pouvez également télécharger le formulaire de candidature rempli par cette initiative pour participer au prix Villes Transformatrices.